Les terrains du Crétacé constituent la plus grande surface affleurante du département. Ceux du Crétacé inférieur correspondent à La Champagne Humide avec ses grands lacs.
Après le Jurassique, le haut-fond du seuil de Bourgogne, va continuer son influence sur la présence de la mer dans nos régions en fonction de ses fluctuations de profondeur.
Des terrains de faible épaisseur fortement détritiques par leur composition sableuse, piégés dans les reliefs qui se sont constitués par l’érosion des terrains tithoniens lors de l’épisode continental, sont attribués à une première incursion marine timide d’âge Valanginien. Ils sont le plus souvent masqués par les marnes et calcaires hauteriviens. Cette mer est un diverticule d’orientation SE-NO de la grande Mésogée établie plus au Sud et nous allons assister à ses aléas pendant tout le Crétacé.
Le contact Jurassique Crétacé à la prise d’eau du canal d’amenée au Lac Aube
Contact par faille à gauche et trangression sur le Tithonien terminé par trois bancs perforés par des terriers sur 30 cm au moins.
A cette échelle, le Valanginien est à peine visible, ligne foncée immédiatement au dessus des bancs blancs du Tithonien.
La transgression marine se développe à l’Hauterivien, avec une succession latérale très rapide de faciès lithologiques passant d’affleurements de calcaires marneux à des affleurements de démantèlement récifaux en passant par des calcaires extrêmement zoogènes, c’est à dire très riches en fossiles. Les terrains apparaissent plus marneux en se dirigeant vers l’Est, vers la Haute-Marne ce qui indique que l’axe transgressif devait plutôt se situer chez nos voisins haut-marnais. De même, le sommet des terrains montrent la présence de terrains plus calcaires, moins marneux traduisant un approfondissement de la mer, celle-ci restant de tout façon peu profonde. Les affleurements hauteriviens se situent essentiellement à la surface des champs.
Les terrains hauteriviens passent insensiblement à d’autres terrains calcaires d’âge Barrémien d’après les fossiles qu’ils recèlent. Ces nouveaux calcaires de couleur crème se distinguent des calcaires hauteriviens gris-bleutés quand les affleurements sont frais et que les eaux circulantes n’ont pas altérés les particules ferreuses contenues dans ces calcaires donnant une couleur « rouille » uniforme. Le Barrémien présente aussi une grande diversité de faciès lithologiques. Après les calcaires marneux gris-crème apparaissent des cycles argiles-lumachelles qui sont des calcaires extrêmement durs formés par une accumulation de coquilles, essentiellement des huitres, dont certains bancs livrent des accumulations de débris de vertébrés ou d’arthropodes le plus souvent plurimillimétriques, ce qui traduit à chaque fin de cycle un ralentissement, voir un arrêt de sédimentation sur un fond durci par l’accumulation d’huitres ; fond parcouru par des courants forts car les débris sont souvent roulés. Ensuite vient un ensemble argileux, d’argiles très grasses, montrant des niveaux bleu foncé, ou bleu très clair et deux niveaux rouges. Ces repères permettent d’apprécier la tectonique (repérage de faille et de déformations). Cet ensemble se termine par un épisode régressif traduit par des sables bleutés (quand ils ne sont pas altérés) continentaux à stratification entrecroisées, puis par la formation des argiles bariolées d’origine continentale.
Les formations sableuses du Barrémien continental
Sables bariolés au dessus des argiles à lumachelles à gauche et sables argileux à stratifications entrecroisées.