Silex

La craie dans l’Aube présente des accidents siliceux à partir du Turonien moyen à supérieur jusqu’au sommet de la craie (Campanien) au contact des terrains tertiaires.

D’abord peu silicifiés, ils montrent un cortex blanchâtre très épais, révélant une silice fortement hydratée. Les silex présentent ensuite un centre très noir (ou brun en esquilles) traduisant l’enrichissement en silice.

Disposés en rognons, ils forment des cordons dont le rythme d’alternance peut servir de repère régional. Avec un cortex lisse ou carié, une forme en boules presque parfaites ou parfois en lames verticales, obliques ou horizontales correspondant à des remplissages secondaires de failles ou de diaclases, ils présentent l’intérêt de conserver assez souvent des fossiles, soit en empreintes, soit en préservant la coquille ou le test avec toute la richesse et le finesse de l’ornementation, soit encore en moule interne.

Moule interne d’un Brachiopode Rhynchonelle

 

Silicification progressive du Turonien au Campanien

 

La silice hydratée donne une couleur blanche. La silice « pure » de couleur noire ou brune apparaît progressivement et la zone corticale blanchâtre finit par être réduite à une simple cuticule. Ces observations locales ne sauraient être généralisables. Dans d’autres régions de France, les silex apparaissent plus tôt.

 

Coquille d’inocérame (Bivalve) en haut ; test de Micraster leskei (Oursin-Echinide) en bas, le rognon paraissant sortir de l’appareil apical. la flèche noire indique un article de tige de Crinoïde

Les silex cariés et leur intérêt

 

Les silex dont le cortex est carié apparaissent dans l’Aube dans la craie campanienne, zone à offaster pilula où ils forment des niveaux repères jusque dans l’Yonne.

Les tubes en reliefs sont en fait des moulages de terriers par la silice. Ceci est bien visible sur le plus large où l’on observe un remplissage par phases successives. (lignes incurvées vers le bas).

Ces terriers sont donc des traces fossiles de l’endofaune. Ils sont le signe indirect d’un ralentissement (voir d’un arrêt) de la sédimentation puisqu’une faune a pu s’installer. Ils peuvent être assimilés aux niveaux durçis que l’on observe du Cénomanien au Coniacien. (hardgrounds)

La silicification des fossiles

Empreinte ou moule interne d’une coquille d’Inocérame (Bivalves) d’une autre espèce que le précédent. Les côtes sont plus fortes et la forme générale est différente. L’absence du crochet et de la charnière empêche une détermination.

 

Silex en boule montrant le cortex enveloppant le corps même de l’éponge dont les canaux sont bien visibles grâce à une silice plus rougeâtre. Le moulage est à la fois interne et externe.

Du test au moule interne silicifié

Apparition progressive du moule sous le test après dissolution de celui-ci par l’acidité des eaux de pluie chez un petit oursin de la base du Campanien : Offaster pilula

 

Même observation chez un Echinocorys trouvé dans les grévières de Seine et provenant vraisemblablement de la craie santonienne.

Fragment de test de Stereocidaris sceptrifera (échinide régulier du Campanien). L’inclusion du reste fossile dans un silex en rognon

Ce sont surtout les tests, les radioles des échinides, les brachiopodes que l’on retrouve en moule silicifiés. Traces de vers, articles de tiges de crinoïdes, de bras d’étoile de mer, bryozoaires parfois sont visibles sur le cortex.

 

De gauche à droite, Salenia, Stereocidaris sceptrifera, radiole de Cidaridae, moule interne d’Hemicidaris probablement et indéterminable

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