Toxasteridae

Les Echinides ne fournissent pas des repères très fins au niveau stratigraphique. Ils sont malgré tout indicateurs de l’étage, parfois même d’un niveau lithologique local ou régional.
Comme tout être vivant sur le fond, ils sont très dépendants de leur milieu environnant et de ses variations. En un lieu donné, les apparitions et disparitions de faune, genres et espèces traduisent souvent des fluctuations environnementales climatiques, sédimentologiques, écologiques souvent brutales.

Ces réserves posées, ils sont de précieux indicateurs de l’étage pour l’amateur qui fait des recherches. Leur fréquence et leur permanence dans le temps permettent d’apprécier les tendances évolutives.

Ceci est bien visible, comme l’a montré le grand échinologiste, Jules Lambert, chez les Toxasteridae à l’origine des Spatangidae.

Description du genre

D’après Jules Lambert in « Etude sur quelques formes primitives de Spatangides » dans le bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles du département de l’Yonne, 1919, 73ème volume, 3ème de la 5ème série.

test subcordiforme
sillon antérieur évasé
péristome subpentagonal excentrique en avant
périprocte au sommet de la truncature postérieure
apex compact ethmophracte
ambulacre impair peu différent des autres
ambulacres pairs à pétales flexueux avec des
pores allongés inégaux et des
tubercules dans la zone interporifère

Aptien

Toxaster (Pliotoxaster) collegnoi

Les pores de l’ambulacre impair sont très petits, elliptiques et en partie masqués par un fort tubercule interporifère (à gauche en bas) ; les pores des ambulacres pairs sont tous allongés, ceux de la série antérieure étant moins allongés. Les zones pétaloïdes paires deviennent plus flexueuses (forme en « S » inversé)

ambulacre impair

ambulacre pair

La base de l’Aptien inférieur dans l’Aube livre aussi dans un niveau à lithologie complexe (sanguine-plaquettes gréseuses-argiles jaunes-nodules ferrugineux)

Heteraster oblongus

Il se caractérise par l’hétérogénéité de la longueur des pores des zones ambulacraires paires, ainsi que la position très excentrée vers l’arrière de l’appareil apical.

Barremien

Toxaster (Miotoxaster) ricordeaui

Les pores externes de l’ambulacre pair antérieur sont droits, les internes sont légèrement obliques (ci dessous).

Les pores internes de l’ambulacre impair sont séparés en position oblique par un tubercule interporifère proéminent (ci-dessous).

 

Hauterivien

Toxaster neocomiensis

Chez T. neocomiensis les pores internes des zones paires ont tendance à s’allonger ; ceux de l’ambulacre impair sont moins allongés (pores externes) et plus obliques (pores internes) que chez T. retusus.

 

Toxaster retusus

Chez T. retusus, les pores internes des zones porifères paires sont arrondis ou à peine elliptiques. Dans l’ambulacre impair, le pore externe est allongé en position « droite », le pore interne est arrondi ou elliptique en position oblique. le tubercule interporifère reste discret.

 

 

La distinction des différentes espèces va reposer essentiellement sur l’importance de l’évasement du sillon antérieur, sur l’importance de la différence de l’ambulacre impair, sur l’inégalité et l’allongement plus ou moins prononcé des pores ainsi que sur la tuberculation.

Nous avons la chance dans l’Aube d’avoir pu trouver les 4 espèces successives de Toxaster, de l’Hauterivien à l’Aptien, ce qui va permettre d’apprécier « de visu » les différences.

Les Toxasteridae apparaissent au début du Crétacé, dès le Valanginien qui n’est pas présent de façon certaine dans le département. Le premier terrain crétacé livrant des oursins est l’Hauterivien.

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