Bélemnites

Dans l’Aube, les Belemnites n’ont été trouvées qu’à partir du Crétacé, à l’Albien. C’est à dire à partir du moment où la transgression marine provenant de la Mésogée s’est développée vers le Nord-Ouest du Bassin de Paris en approfondissant la tranche d’eau, facilitant ainsi la vie d’espèces plus pélagiques.

Campanien

Au Campanien, nous avons 3 niveaux où l’on peut rencontrer des bélemnites. A la base, dans la zone à Offaster pilula, nous trouvons de façon exceptionnelle des rostres roulés, usés, fragmentés indéterminables. Plus haut dans le Campanien inférieur nous trouvons Actinocamax (=Goniotheutis) granulata var. quadrata.

Au sommet de ce Campanien « inférieur » nous récoltons fréquemment Belemnitella mucronata ainsi que d’autres bélemnites non déterminées dont la forme lancéolée évoque les Belemnella plus tardives dans la série stratigraphique, à moins qu’il ne s’agissent de formes jeunes ou de variants de Belemnitella mucronata.

Belemnitella mucronata

 

Actinocamax (=Goniotheutis) granulata var. quadrata. (L’exemplaire du dessous montre en empreinte rarissime une partie du proostracum. Cliquez dessus pour l’agrandir)

Santonien

La craie santonienne livre à sa partie supérieure, vers Marigny le Châtel, la belemnite Actinocamax (=Goniotheutis) verus reconnaissable par la forme conique, en relief de sa région alvéolaire.

 

 

D’autres exemplaires ressemblants : Actinocamax cf verus se situent plus haut dans le Santonien presque terminal en association avec une forme libre de Crinoïde : Marsupites testudinarius à Romilly sur Seine.

Cenomanien

Le sommet des terrains cénomaniens montrent la zone-repère à Actinocamax plenus.

 

Cette zone est connue depuis l’ouest du département (Crésantignes), a été visible et étudiée à Troyes (St Parres aux Tertres) et nous la retrouvons dans l’Est (Presles) et dans le département voisin de la Marne.

Annonçant la fin du Cenomanien et l’arrivée du Turonien, trouver cette belemnite est un repère de terrain précieux. Elle permet de se situer précisément à l’échelle locale mais aussi au niveau du bassin angloparisien et permet des corrélations avec des contrées plus éloignées, USA entre-autres.

Sa forme générale lancéolée, la présence d’une pointe à l’extrémité du rostre (mucron) et la forme conique, en relief de sa région alvéolaire la rend facile à reconnaître. La faible épaisseur du niveau de craie où elle est située et sa fréquence relativement faible font que c’est une trouvaille plutôt rare.

Albien

A l’Albien, quelques exemplaires ont été signalés dans l’ancienne carrière de Courcelles située dans l’Albien moyen. Les trouvailles fréquentes ont été effectuées sur les berges du lac de la forêt d’Orient, près du canal d’amenée. Ces berges ont été bétonnées depuis.

Les récoltes ont été brassées par les eaux et il n’y a pas eu d’études effectuées pour ces belemnites puisque les repères stratigraphiques fins étaient perdus. Tout au plus peut-on les situer dans l’Albien inférieur, dans les zones à Otohoplites bulliensis et Isohoplites steinmanni. Vraisemblablement nous sommes en présence d’une ou 2 espèces.

 

Neohibolites minimus ou minor.

Ces rostres montrent fréquemment des perforations allongées révélant la fixation de Crustacés cirripèdes (cliquez sur la photo), traduisant ainsi un enfouissement assez lent ou un décapage des sédiments par des courants de fond laissant le temps à l’établissement d’une épifaune fixée.

A Courcelles, mais aussi au Gaty, se trouvaient rarement des phragmocônes Conotheutis dupiniana, isolés du rostre, montrant les cloisons successives et le plus souvent pyriteux ; leur permanence en collection est le plus souvent aléatoire du fait de leur fossilisation pyriteuse.

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