Holasteridae

Les Holasteridae apparaissent avec le Crétacé et ont probablement évolué à partir des Disasteridae jurassiques. Avec parfois une forme en « coeur » comme les Toxaster, ils en diffèrent par leurs zones ambulacraires droites, à pores ronds.

Les principaux genres rencontrés sont les Holaster, les Cardiaster qui s’en distinguent par la présence d’un fasciole. Les Echinocorys et les Offaster ne sont pas cordiformes et seul Offaster est fasciolé.

Une autre distinction s’opère selon la constitution du plastron avec une seule rangée de plaques plastronales et des pores peu développés : Sternotaxis parallèle aux Holaster et Cardiotaxis parallèle aux Cardiaster.

Les espèces d’Holaster et de Cardiaster à partir du Turonien possèdent des tests d’une finesse extrême, de telle sorte que nous les rencontrons toujours écrasés ou incomplets, ce qui rend la détermination spécifique difficile, voire impossible.

Cette disposition du plastron, cette taille réduite des pores et la finesse du test sont à mettre en relation avec l’approfondissement des milieux de vie des zones de vases crayeuses.

Critères de détermination

La forme du plastron, amphisterne (assules en doubles rangées parallèles) ou meridosterne (assules en doubles rangées alternées en partie puis totalement).

L’importance du sillon antérieur, évasé ou non.

L’allongement des pores ambulacraires et leur position au sein de la plaque ambulacraire.

La différence des pores de l’ambulacre impair par rapport à ceux des ambulacres pairs.

La position de l’anus ou périprocte au sommet de la troncature postérieure ou plus bas supra-ou inframarginal.

L’existence et le développement d’une lèvre ou labrum au niveau du péristome.

L’existence et la position d’un ou plusieurs fascioles sont les principaux critères.

Holaster et Sternotaxis :

Sternotaxis se distingue d’Holaster par des pores plus petits, peu développés, avec une seule  rangée d’assules au plastron (plaques).

Holaster et Cardiaster :

Cardiaster se distingue d’Holaster par la présence d’un fasciole (plus ou moins visible chez les premières espèces de Cardiaster).

Cardiaster et Cardiotaxis :

Cardiaster possède un plastron composé d’une double série d’assules contrairement à Cardiotaxis qui n’en possède plus qu’une.

Toutes ces espèces ont les pores à fleur de test.

Extraits de Jules Lambert « Note sur quelques Holasteridae » in Bulletin de la Société des Sciences Historiques et Naturelles de l’Yonne, Vol.70, 20ème de la 4ème série, Auxerre, 1916.

Une difficulté parmi d’autres, comme chez les ammonites « Hoplites » de l’Albien, la forme générale plus ou moins grande, plus ou moins surbaissée, traduit plus souvent des variations intraspécifiques liées à des adaptations à l’environnement plutôt qu’à des critères de distinction d’espèces, c’est là toute la difficulté de la détermination (pour exemple, la variabilité de la hauteur est grande chez H. subglobosus, certains exemplaires pouvant former des boules). Selon l’importance des critères et de la hiérarchie choisie, selon l’importance de la population trouvée dans un même lieu et au même niveau, ainsi que la qualité de préservation, la détermination et la classification peuvent changer d’où la complexité de la bibliographie échinologiste pour certaines espèces..

Campanien

Echinocorys gibbus

Nous retrouvons à l’approche de la bouche le développement des tubercules interporifères.
(Les photos ci dessus proviennent de plusieurs spécimens)

Les plaques apicales ci dessus ont été soulignées au crayon de papier, ainsi que les plaques du plastron ci-dessous, plaque à structure éridosterne. Les pores sont situés au milieu de la plaque ambulacraire au même niveau dans la partie pétaloïde, puis décalés.

Les études anglo-saxonnes actuelles ne considèrent qu’une seule espèce d’Echinocorys : Echinocorys scutatus.

Dans nos régions, même si E. gibbus n’est pas une espèce valide, il constitue néanmoins un repère de terrain précieux caractérisant le campanien inférieur régional.

Offaster pilula

 

Présent dans tout le Campanien inférieur, il en est toutefois absent de l’extrême base et son niveau d’abondance se situe avec les niveaux à silex cariés.

Environ 1 % des Offaster trouvés montrent l’anus muni encore de ses plaques anales calcifiées (voir la photo ci-dessous et en zoom ci dessous).

Plaques anales calcifiées, trait bleu ; position probable de l’anus, trait rouge.

A l’inverse dans un gisement, les Offaster ne contiennent qu’une poudre plus ou moins de couleur-rouille et non pas une craie consolidée. Cette poudre s’échappe dès l’extraction du fossile et n’a pu être ni recueillie, ni observée hélas. Les specimens sont la plupart du temps en partie écrasés. Cette disposition signe un enfouissement rapide et une impossibilité au sédiment crayeux d’envahir l’intérieur de l’oursin.

L’appareil apical est tetrabasal allongé (4 génitales).

Offaster est également caractérisé par un fasciole marginal faisant le tour du test (artificiellement fonçé sur la photo ci dessous).

Santonien

Echinocorys vulgaris

E. vulgaris se distingue par sa face orale aplatie formant un angle presque droit avec les flancs. L’anus est en position marginale basse et la bouche s’enfonce dans le test. A l’approche de la bouche, les zones ambulacraires montrent le développement d’un fort tubercule interporifère.

Dans l’Aube, E. vulgaris se trouve dans la partie supérieure du Santonien, immédiatement en dessous du niveau à Marsupites testudinarius (crinoïde libre). Au dessus du niveau à M. testudinarius existe une zone mal caractérisée par les macrofossiles faisant transition avec la base du Campanien.

Coniacien

Echinocorys gravesii

E. gravesii se distingue des Echinocorys postérieurs par un test légèrement caréné de l’apex jusqu’à l’anus. L’anus est placé très haut en position presque supramarginale.

Dans l’Aube, il est plus que rare et les specimen sont très rarement typiques et en bon état. L’exemplaire figuré provient de la Somme.

Turonien

Holaster planus (silicifié et incomplet)

Sternotaxis placenta

Les Holaster du Turonien aubois sont toujours plus ou moins écrasés, ceci étant lié à la finesse de leur test. C’est d’ailleurs un critère de terrain pour distinguer facilement les fragments d’Holaster des autres échinides turoniens.

Il est possible de trouver des échantillons partiellement silicifiés donnant une idée de la forme générale. C’est le cas ici où la forme des pores ambulacraires est bien visibles : petits, à fleur de test, arrondis ou elliptiques formant des zones amubulacraires légèrement courbes.

Dans les échantillons plus petits, le sillon postérieur est plus marqué. Ce qui le distingue du Sternotaxis (=ex-Holaster) placenta de taille nettement plus grande et dont le sillon postérieur échancre à peine la courbure du test à la marge.

L’échantillon figuré est le seul qui a pu être récupéré à notre connaissance… mais dans quel état !

Le Sternotaxis placenta est le plus gros Holasteridae que l’on puisse trouver dans le département. Il dépasse la taille des plus gros Holaster trecensis du Cénomanien. Il approche les 8-9 cm dans sa plus grande longueur le long de l’axe de symétrie bilatérale.

Cenomanien

Holaster trecensis Leymerie

Il caractérise les niveaux du cénomanien supérieur sous le niveau à belemnite Actinocamax plenus.
A noter pour la petite histoire que le terme « trecensis » fait référence à la ville de Troyes.

Holaster nodulosus

Le sillon antérieur est plus prononcé et l’anus est placé plus haut chez H. nodulosus que chez H. trecensis. Par contre l’anus est plus bas que chez H. subglobosus. La face orale est plate naturellement.

Les pores sont tous allongés dans les zones paires. Ceux de l’ambulacre impair sont plus petits et sont à peine allongés.

Holaster subglobosus

La face orale est plus ou moins bombée, ainsi que les flancs. Certains exemplaires aubois peuvent présenter une forme hypertrophiée pratiquement sphérique. La forme des pores des ambulacres pairs est allongée à l’exception de la série interne qui a tendance à garder une forme arrondie. L’appareil apical montre 4 génitales et commence à s’allonger.

Holaster trecensis se distingue de H. nodulosus par sa taille plus importante, hemisphaerique, par son sillon antérieur très atténué, par son anus placé plus bas qui échancre le bord marginal, par la forme de ses pores ambulacraires globalement plus allongés et de façon plus évidente et par l’envahissement du test par des gros tubercules (ce qui le rend délicat à nettoyer de la craie sans user ces tubercules). Il garde de H. nodulosus, sa face orale plate formant un bord marginal anguleux proche de 90°.

La profondeur du sillon antérieur est variable selon les individus, mais globalement, il est plus profond que chez H. trecensis.

Albien

Pas d’Holasteridae trouvés récemment, à notre connaissance, dans ces terrains dans l’Aube.

Holaster latissimus et Holaster laevis ont été cités par Cotteau notamment, mais nous ne les avons pas retrouvés. Nous figurons ci-dessous, un Holaster laevis provenant du gisement disparu depuis longtemps de la Perte du Rhône, retrouvé par hasard dans une ancienne collection. H. laevis appartient au groupe de H. nodulosus.

Aptien

Pas d’Holasteridae trouvés à notre connaissance dans ces terrains dans l’Aube.

Barremien

Pas d’Holasteridae trouvés à notre connaissance dans ces terrains dans l’Aube.

Hauterivien

Holaster intermedius

La vue grossie montre l’appareil apical à 4 génitales, des zones ambulacraires droites avec des pores arrondis.

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