Marcassite, pyrite et limonite

Dans la craie régionale se trouvent assez fréquemment des nodules, rognons, boudins et boules de marcassite. A la cassure, l’aspect rayonné, brillant, jaune doré vif est facilement reconnaissable.

Cet aspect brillant s’altère rapidement à l’air pour donner une couleur de plus en plus terne et grisâtre associée ensuite à une poussière jaune de soufre. Ce soufre se combine ensuite avec l’humidité de l’air pour former un acide qui détruit, avec le temps, les étiquettes de collection et les boîtes en carton. L’humidité en absence d’air permet d’observer une altération en un minéral vert (sulfate ferreux) pouvant croître en formant des « cheveux » fragiles.
Dans l’est du département, le coeur des nodules présente une petite cavité millimétrique qui peut révéler, avec de la chance, une ou plusieurs aiguilles de gypse.

Cristallisation en octaèdre

Marcassite « crète de coq »

 Marcassite developpée sur silex « tectonique »

L’intérêt des marcassites, en dehors de l’esthétique, est qu’elles moulent assez fréquemment un reste fossile, le plus souvent des oursins ou échinodermes mais ce n’est pas exclusif comme le montre les photos. Au coeur du nodule existe presque toujours un reste fossile plus ou moins visible, ou une particule minérale (?)

La présence de restes fossiles reconnaissables est une observation qui détruit la légende tenace de leur origine extraterrestre « météoritique ». Rengaine journalistique estivale qui voit en août revenir les articles sur le jardinier ayant failli mourir par la chute de ces « météorites encore chaudes » « Si si croyez-moi, je l’ai touché, elle était encore chaude. »

Rien d’étonnant à cela. La marcassite est un bisulfure de fer et chacun peut constater qu’un composant métallique laissé au contact des rayons du soleil garde la chaleur. La craie autour, très poreuse et humide, apparaît plus froide au toucher.

Oursin Micraster

Eponge ramifiée

Nautile (rare)

Les pyrites, autres sulfures de fer, sont plus stables, mais n’en finissent pas moins par se dégrader plus ou moins rapidement et finir en poussières avec les mêmes altérations que la marcassite.

Dernier type d’altération : la transformation en limonite

Quand un fossile à conservation pyriteuse reste dans ses argiles encaissantes, à l’abri de l’oxygène, la pyrite se transforme en limonite associée ou non à du gypse. Dans ce dernier cas, l’ensemble est beaucoup plus stable. Autre moyen de conservation : le séjour dans de l’eau renouvelée pendant plusieurs années (un lac par exemple) permet un lavage du fossile »en profondeur » et sa conservation en limonite est durable (avec un recul de plus de 30 ans d’après nos observations)

Beudanticeras de l’albien moyen du Gaty

Les marcassites des terrains sédimentaires, (bisulfure de fer FeS2), auraient leur origine dans la prolifération de souches microbiennes capables de récupérer et d’associer le soufre et le fer à partir de la décomposition des matières organiques et de l’eau de mer, d’où l’aspect rayonné de la cristallisation.

Photos pour le plaisir

Marcassite se développant au coeur d’un Acanthoceras jukes-brownei du Cenomanien de l’Aube.

Lignes de suture d’une Beudanticeras de l’Albien de l’Aube, soulignées par la conservation en pyrite.

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