Un fossile est un reste (ou une trace) d’un ancien être vivant conservé(e) dans une roche sédimentaire.
Le fossile est ce qui reste après la disparition de la quasi-totalité de la matière qui constituait l’être vivant. Il faut des conditions exceptionnelles pour que le souvenir d’un organisme soit conservé après des centaines ou des millions d’années :
En général, seules les parties les plus dures (minéralisées du vivant de l’organisme) sont conservées, alors que les chairs molles sont détruites par les bactéries.
Moule interne en argile d’un Hoplitidae, Isohoplites steinmanni dans les argiles de l’Albien de Montreuil-sur-Barse (Aube)
Au fond des mers, la sédimentation d’argiles, de sables, de calcaire permet l’enfouissement des restes et leur mise à l’abri de l’oxygène.
Empreinte (moule externe) d’une ammonite du Cénomanien sous forme de traces ferrugineuses.
Pour que ces sédiments se transforment en une roche dure, il faut une évolution chimique des matériaux, qui est favorisée par des pressions, le départ de l’eau et des changements de températures (sans atteindre les conditions de formation des roches métamorphiques dans lesquelles les fossiles disparaissent totalement).
Des trois catégories de roches classiques :
Seules les roches sédimentaires peuvent livrer des fossiles.
Le fossile correspond très rarement à l’organisme complet.
Cas exceptionnel des insectes inclus dans l’ambre, de certains dinoflagellés (algues microscopiques du plancton marin) préservés à l’intérieur des silex…
Le plus souvent, il ne s’agit que d’un morceau de l’être initial :
a) soit des parties dures conservées dans leur état originel, à quelques transformations chimiques près modifiant peu l’aspect des objets (transformation par exemple de l’aragonite en calcite, autre variété de carbonate de calcium plus résistante dans les sédiments), comme :
b) soit le moulage par les sédiments (argiles, craie, marnes, calcaires…) des cavités de l’organisme initial, de son enveloppe, de son squelette :
Au cours du temps, de profondes transformations chimiques peuvent se produire, avec remplacement total des éléments chimiques initiaux par des substances différentes (épigénies) : ammonites en pyrite, oursins en silex…
c) et une autre catégorie de fossiles souvent oubliée mais fréquente avec les terriers et autres traces de passages ou de vie.
Quelques précautions langagières à respecter :
Éviter le mot » coquillage « en paléontologie
» coquillage » est un joli nom, évocateur de tièdes flots bleus et de précieuses nacres, mais aussi d’à peu près tout ce qui est comestible à l’étalage du poissonnier, dès lors que cela ne ressemble plus franchement à un poisson (de la moule à la crevette, voire même aux oursins, selon les régions et les personnes !). Mieux vaut donc ne pas utiliser ce mot trop imprécis au sujet des fossiles, et parler de Bivalves (ou Lamellibranches), Gastéropodes, Céphalopodes, Crustacés, Oursins…(ou Invertébré indéterminé, si l’on ne peut aller plus loin dans la classification !).
Le mot » coquille » est à réserver pour l’élément dur des Mollusques (Bivalves, Gastéropodes, Céphalopodes et groupes mineurs), des Brachiopodes…
Pour les oursins, on parle plutôt de test ; pour les Crustacés, de carapace.
Éviter d’employer » coquilles « pour désigner un groupe une famille d’organismes, dans le même sens vague que « coquillages » (sauf bien entendu pour la Coquille Saint-Jacques, mis avec un » C » majuscule au début et » Saint-Jacques » à la fin, pour que les zoologues la reconnaissent aussi bien que les pèlerins et les gourmets !).